Si sa relation avec les médias est devenue un peu plus facile pour le grimpeur taciturne, il n’y reste pas entièrement à l’aise. Pour Emu, se tenir constamment sous les feux des projecteurs tout en restant pleinement concentré est un exercice difficile. Pourtant, cela ne l’empêche pas de savourer, entre les épreuves, les moments passés avec les fans : il signe volontiers quelques autographes et sait se montrer reconnaissant pour l’hommage et le soutien qu’ils lui apportent. Emu n’est pas un capitaine né. Il le concède lui-même. Mais si les grands discours à l’équipe ne sont pas sa spécialité, il sait s’exprimer clairement quand il le faut : si quelque chose ne va pas dans une situation importante ou pendant une course, Emu n’hésite pas à le dire ses coéquipiers. Non sans apprécier à sa juste valeur le travail fait pour lui, naturellement. Pour le coureur de 27 ans, entretenir une relation de respect au sein de l’équipe est de la plus haute importance. Un facteur essentiel de succès. La relation qu’il entretient avec son plus proche équipier Gregor Mühlberger, notamment, joue un rôle décisif sur le Tour. Faits du même bois, disciplinés et déterminés, les deux se comprennent à merveille. Selon Mühlberger, franchir les montagnes, évoluer et avancer ensemble dans la performance crée une relation particulière. En tout état de cause, c’est sur Emu que les regards de l’équipe et de son coach Dan Lorang se portent pour la lutte au classement général sur le Tour. Emanuel Buchmann est un coureur qui a non seulement les jambes, mais aussi et avant tout un mental de fer.